S. f. en Architecture, ornement semblable à deux plantes de ce nom, dont l'une est sauvage, l'autre cultivée : la première est appelée en Grec acantha, qui signifie épine ; et c'est elle que la plupart des Sculpteurs gothiques ont imitée dans leurs ornements ; la seconde est appelée en latin branca ursina, à cause que l'on prétend qu'elle ressemble au pied d'un ours : les Sculpteurs anciens et modernes ont préféré celle-ci, et s'en sont servis particulièrement dans leurs chapiteaux. Vitruve et plusieurs de ses commentateurs prétendent que cette plante donna occasion à Callimachus, Sculpteur Grec, de composer le chapiteau Corinthien ; voici à-peu-près comme il rapporte le fait : " Une jeune fille étant morte chez sa nourrice, et cette femme voulant consacrer aux manes de cette jeune personne plusieurs bijoux qu'elle avait aimés pendant sa vie, les porta sur son tombeau ; et afin qu'ils se conservassent plus longtemps, elle couvrit cette corbeille d'une tuîle : ce panier se trouvant placé par hasard sur une racine d'acanthe, le printemps suivant cette racine poussa des branches qui, trouvant de la résistance par le poids de la corbeille, se divisèrent en plusieurs rameaux, qui ayant atteint le sommet de la corbeille, furent contraints de se recourber sur eux-mêmes par la saillie que formait la tuîle sur ce panier ; ce qui donna idée à Callimachus, qui aperçut ce jeu de la nature, de l'imiter dans les chapiteaux de cet ordre, et de distribuer les seize feuilles comme on l'exécute encore aujourd'hui ; la tuîle lui fit aussi imaginer le tailloir ". Voyez CHAPITEAU CORINTHIEN, COLLICOLO, TIGETTES, etc.
S. f. (Architecture) se dit, d'après Vitruve, pour exprimer l'habitude que l'on a de suivre un précepte, un auteur, ou un genre de bâtiment, selon l'usage du climat, du lieu, etc. C'est proprement de cette acoutumance ou habitude que se sont formées les règles du goût pour l'art de bâtir selon l'esprit de chaque nation, et que sont nées les architectures Italienne, Française, Moresque, Chinoise, etc. (P)
S. m. (Architecture) pierre particulière, cuite et mise en poudre, qu'on emploie gachée aux ouvrages de maçonnerie : on trouve cette pierre aux environs de Paris. Elle est grisâtre, et a de petits grains, dont les surfaces sont polies. C'est une chose difficîle que de bien cuire cette pierre. Du plâtre trop ou trop peu cuit est également mauvais. On connait si la cuisson a été bien faite, lorsque le plâtre a une certaine onctuosité, et une graisse qui colle aux doigts quand on le manie. Par une raison contraire, le plâtre mal cuit est rude, et ne s'attache point aux doigts comme l'autre. Lire la suite...